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Téranga Nature

Réduire les émissions de méthane, un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le CO2

Réduire les émissions de méthane, un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le CO2

À l’occasion du coup d’envoi de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP26) à Glasgow, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a lancé dimanche un nouveau centre d’information visant à réduire les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre responsable d’au moins un quart du réchauffement de la planète.

« Comme l’a souligné le GIEC [Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat], si le monde veut vraiment éviter les pires effets du changement climatique, nous devons réduire les émissions de méthane provenant de l’industrie des énergies fossiles », a déclaré Inger Andersen, la cheffe du PNUE.

L’Observatoire international des émissions de méthane (IMEO), initiative soutenue par l’Union européenne (UE), vise à améliorer l’exactitude des rapports et la transparence publique des émissions de méthane d’origine anthropique, c’est-à-dire causées par l’être humain.

Dans un premier temps, l’Observatoire se concentrera sur les émissions de méthane provenant du secteur des énergies fossiles, avant de s’étendre à d’autres grands secteurs producteurs, tels que l’agriculture et les déchets.

80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone 

Notant que le méthane rejeté directement dans l’atmosphère est plus de 80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2) sur une période de 20 ans, le rapport confirme la nécessité de réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris sur le changement climatique, à savoir limiter l’augmentation de la température mondiale à un niveau aussi proche que possible de 1,5 °C.

Aussi, comme la durée de vie du méthane dans l’atmosphère est relativement courte (10 à 12 ans), les mesures de réduction des émissions peuvent réduire le rythme du réchauffement. Elles ont également des effets bénéfiques sur la qualité de l’air.

Selon l’évaluation mondiale du méthane publiée récemment par le PNUE et le CCCA, des réductions nettes faibles ou nulles des émissions de méthane pourraient réduire de 0,28 °C l’augmentation prévue de la température moyenne de la planète d’ici à 2050, ce qui réduirait de près de moitié les émissions anthropiques de méthane.

L’Observatoire note que si le monde veut atteindre l’objectif de température de 1,5 °C, il doit réduire considérablement ses émissions de méthane.

À cette fin, il indique comment hiérarchiser les actions et surveiller les engagements pris par les États dans le cadre de l’Engagement mondial pour le méthane, un effort de 30 pays visant à réduire ces émissions de 30% d’ici à 2030.

La réduction de méthane et la décarbonisation doivent aller de pair

« Mais il ne s’agit pas d’une carte de ‘sortie de prison’ : les réductions de méthane doivent aller de pair avec des actions visant à décarboniser le système énergétique pour limiter le réchauffement à 1,5°C », a déclaré Mme Andersen.

L’industrie des énergies fossiles étant responsable d’un tiers des émissions anthropiques, c’est le secteur qui présente le plus fort potentiel de réduction.

Le méthane gaspillé, principal composant du gaz naturel, est une source d’énergie précieuse qui pourrait être utilisée pour alimenter des centrales électriques ou des foyers.

Des données fiables sur les émissions

L’Observatoire produira un ensemble de données publiques mondiales sur les émissions de méthane vérifiées, en commençant par le secteur des combustibles fossiles.

Pour ce faire, il intégrera des informations provenant principalement de l’Oil and Gas Methane Partnership 2.0 (OGMP 2.0), d’études scientifiques, de données de télédétection et d’inventaires nationaux.

IMEO partagera ensuite ces données avec les entreprises et les gouvernements du monde entier afin qu’ils les utilisent pour leurs propres actions stratégiques d’atténuation.

Les réductions de méthane doivent aller de pair avec les actions visant à décarboniser le système énergétique

Les données recueillies par OGMP 2.0 – lancé en novembre dernier dans le cadre de la Coalition pour le climat et l’air pur, dont les agences des Nations Unies sont partenaires – sont d’une importance capitale, a déclaré le PNUE.

L’OGMP 2.0 est le seul cadre de surveillance complet, basé sur des mesures, pour le secteur du pétrole et du gaz. Ses 74 sociétés membres représentent un grand nombre des plus grands opérateurs mondiaux, avec des actifs qui représentent plus de 30% de la production totale de pétrole et de gaz.

Dans son premier rapport, l’IMEO souligne la nécessité d’une entité indépendante et fiable pour intégrer les multiples sources de données.

Le rapport comprend également une analyse soumise par les entreprises OGMP 2.0, dont la plupart ont défini des objectifs de réduction ambitieux pour 2025.

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