L’Assemblée a débuté sur une note sombre à la suite du crash d’un vol d’Ethiopian Airlines entre Addis-Abeba et Nairobi, qui a coûté la vie aux 157 passagers à bord, y compris des responsables de l’ONU et d’autres délégués se rendant à la réunion. Une minute de silence a été observée en hommage aux victimes lors de la cérémonie d’ouverture, au cours de laquelle des responsables ont également rendu hommage au travail de leurs collègues. À la clôture de l’Assemblée, les délégués ont adopté une série de résolutions non contraignantes, couvrant la logistique du passage à un modèle de développement inhabituel pour les entreprises.
Ces résolutions comprenaient la reconnaissance du fait qu’une économie mondiale circulaire, dans laquelle les biens peuvent être réutilisés et maintenus en circulation le plus longtemps possible, pouvait contribuer de manière significative à la consommation et à la production durables.
D’autres résolutions affirment que les États membres pourraient transformer leurs économies grâce à des marchés publics durables et ont exhorté les pays à soutenir les mesures visant à réduire le gaspillage alimentaire et développer et partager les meilleures pratiques en matière de solutions de chaîne du froid éco-énergétiques et sûres. Les résolutions visaient également à utiliser des incitations, y compris des mesures financières, pour promouvoir une consommation durable tout en encourageant les États Membres à mettre fin aux incitations à la consommation et à la production non durable, le cas échéant.
« Notre planète a atteint ses limites et il faut agir maintenant. Nous sommes ravis que la communauté internationale ait réagi ici à Nairobi en s’engageant fermement à bâtir un avenir où la durabilité sera l’objectif principal de tout ce que nous entreprenons », a déclaré Joyce Msuya, directrice exécutive par intérim d’ONU Environnement.
« Si les pays donnent suite à tout ce qui avait été convenu ici et mettent en œuvre les résolutions, nous ferions un grand pas en avant vers un nouvel ordre mondial dans lequel nous ne développerons plus aux dépens de la nature, mais où les personnes et la planète s’épanouirons ensemble. »
La réunion a mis l’accent sur la nécessité de protéger les océans et les écosystèmes fragiles. Les ministres ont adopté un certain nombre de résolutions sur les déchets plastiques et les micro-plastiques en milieu marin, et ont notamment pris l’engagement de créer une plateforme multipartite au sein d’ONU Environnement afin de prendre des mesures immédiates en vue de l’élimination à long terme des déchets et des micro-plastiques. Une autre résolution a appelé les États membres et les autres acteurs à s’attaquer au problème des déchets marins en examinant le cycle de vie complet des produits et en améliorant l’efficacité des ressources.
Au cours de ce sommet, Antigua-et-Barbuda, le Paraguay et Trinité-et-Tobago ont rejoint à la campagne Océans Propres d’ONU Environnement, portant à 60 le nombre de pays membres de la plus grande alliance mondiale de lutte contre la pollution marine plastique, dont 20 pays en Amérique latine et les Caraïbes.
La nécessité d’agir rapidement pour relever les défis environnementaux cruciaux a été soulignée par la publication d’une série de rapports exhaustifs lors de l’Assemblée. Parmi les nouvelles les plus dévastatrices, citons une actualisation de l’évolution de l’Arctique, selon laquelle même si le monde réduisait ses émissions conformément à l’Accord de Paris, les températures hivernales dans l’Arctique augmenteraient de 3 à 5 ° C d’ici 2050 et de 5 à 9 ° C. d’ici 2080, dévastant ainsi la région et contribuant à l’élévation du niveau de la mer dans le monde entier.
Global Linkages – A graphic look at the changing Arctic (Liens mondiaux – Un aperçu graphique de l’évolution de l’Arctique, non traduit) prévient que le dégel rapide du pergélisol pourrait encore accélérer les changements climatiques et faire échouer les efforts déployés pour atteindre l’objectif à long terme de l’Accord de Paris consistant à limiter la hausse de la température mondiale à 2 ° C.
Dans le même temps, la sixième édition de L’avenir de l’environnement mondial (GEO 6), considérée comme l’évaluation la plus complète et la plus rigoureuse au monde, a averti que des millions de personnes pourraient mourir prématurément de la pollution de l’eau et de l’air d’ici 2050 si des mesures urgentes ne sont pas prises. Réalisé par 250 scientifiques et experts originaires de plus de 70 pays, le rapport indique que le monde possède la science, la technologie et les finances nécessaires pour progresser sur la voie du développement durable, mais que les décideurs, les hommes d’affaires et le public doivent soutenir le changement.
La secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina J. Mohammed, qui a participé au sommet jeudi, a déclaré que les mesures pour contrer l’utilisation non durable des ressources n’était plus un choix, mais une nécessité.
« Comme les États membres l’ont déclaré au cours de débats animés, aux côtés de la société civile, des entreprises, du monde scientifique et d’autres parties prenantes ici à Nairobi, il est encore possible d’améliorer notre bien-être tout en maintenant la croissance économique grâce à un savant mélange de mesures d’atténuation des changements climatiques, d’utilisation efficace des ressources et de protection de la biodiversité », a-t-elle déclaré.
Alors que les preuves des effets dévastateurs de l’activité humaine sur la santé de la planète se multiplient, une revendication mondiale en faveur d’une action rapide est en augmentation. Alors que les délégués s’apprêtaient à quitter Nairobi vendredi, des centaines de milliers d’étudiants de près de 100 pays sont descendus dans les rues dans le cadre d’un mouvement de protestation mondial inspiré par l’étudiante suédoise Greta Thunberg.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré lors de l’Assemblée pour l’environnement jeudi que les jeunes avaient raison de manifester et que le monde avait besoin de leur colère pour mener une action plus rapide et plus énergique.
« Nous pensons que ce dont nous avons besoin, compte tenu de la situation dans laquelle nous vivons, sont de véritables lois, des règles contraignantes et adoptées au niveau international. Notre biosphère fait face à une dévastation totale. L’humanité elle-même est menacée. Nous ne pouvons pas simplement réagir en appliquant de beaux principes sans conséquences réelles », a déclaré le président Macron.
Le Président Kenyatta a également déclaré que le monde devait agir maintenant pour s’attaquer à des niveaux record de dégradation de l’environnement, d’insécurité alimentaire, de pauvreté et de chômage.
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