Une semaine après l’annonce d’un accord de financement de 184 millions de dollars avec le fonds souverain Qatari QIA, la société pétrolière Lekoil s’est rétractée et a suspendu sa cotation à la bourse de Londres. La fausse bonne affaire s’est révélée être une tentative de fraude subie par le groupe.
La compagnie nigériane Lekoil a suspendu ses échanges à la bourse de Londres à la suite de la découverte d’une tentative de fraude dont elle a été confrontée, a annoncé dans un communiqué, le groupe qui a repris sa cotation à la LES le mardi 14 janvier. L’affaire porte sur un accord de prêt de 184 millions avec des individus qui se sont fait passer pour des représentants de Qatar Investment Autority (QIA), via une « façade complexe ».
« L’accord de prêt annoncé le 2 janvier 2020 par la Société, prétendument avec la Qatar Investment Authority (QIA), le Contrat de Facilité ou la Transaction semble avoir été conclu avec des individus qui ont monté une arnaque complexe afin de se faire passer pour des représentants de la QIA », expliquait le communiqué du groupe publié le lundi 13 janvier.
Accusant son partenaire Seawave Invest Limited de fraude, Lekoil met un terme au plan de financement annoncé dans le cadre de ce partenariat. Seawave a été présentée comme une entreprise de conseil indépendante spécialisée dans les transactions transfrontalières avec un accent exclusif sur l’Afrique. Lekoil estime sa perte financière associée au contrat de facilité à environ 600 000 dollars, l’équivalant des frais d’arrangement initial et juridiques versés à la société en guise de bonne foi.
Lekoil, une entreprise sous pression
Sur le plan financier, la compagnie pétrolière nigériane fait état d’une trésorerie positive au niveau opérationnel et recherche en priorité un financement alternatif pour le développement futur de l’OPL 310. Elle se dit prête à réactiver d’autres négociations dans le cadre de ce financement. Lekoil devrait assurer le forage d’un puits d’évaluation au sein de l’OPL 310 avant l’expiration du permis le 2 août 2022. Comme annoncé précédemment le 30 août 2019, le groupe est aussi tenu de payer à Optimum Petroleum Developpent Company Limited les coûts irrécupérables et les frais de consentement d’ici février 2020 estimés à près de 10 millions de dollars.
En cas de non acquittement de ses charges, la société envisage de trouver, d’un commun accord avec Optimum, un repreneur d’une participation de 17,14 % de Lekoil dans le projet OPL 310. Aussi, la compagnie pétrolière et gazière s’engage à couvrir le coût de l’enquête sur site estimé à environ 4 millions de dollars sur OPL 310, comme annoncé le 10 janvier 2020, à partir des liquidités existantes et les revenus issus de l’exploitation d’Otakikpo. Au 31 décembre 2019, la Société a déclaré des liquidités bancaires d’environ 2,7 millions de dollars, incluant les 600 000 dollars payés dans le cadre de l’opération.
LTA
4 Comments