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Los Angeles : l’un des “incendies les plus importants de l’histoire” alimenté par la crise climatique

Los Angeles : l’un des “incendies les plus importants de l’histoire” alimenté par la crise climatique

Des incendies monstres ravagent actuellement la Californie, et notamment la région de Los Angeles. Alors que les pompiers se battent pour éteindre les flammes, une question se pose déjà : comment la Californie peut-elle faire face, alors que les risques de feux se multiplient sous l’influence des changements climatiques particulièrement intenses dans la région ?

Au moins cinq morts, 130 000 personnes évacuées, près de 120 km² de surfaces brûlées, plus de 2 000 maisons détruites… Le bilan est déjà lourd, alors que de violents incendies frappent depuis mardi 7 janvier le nord et l’ouest de Los Angeles en Californie. Depuis deux jours, des milliers de pompiers sont sur le terrain et tentent de circonscrire les feux, alors que des quartiers entiers autour de Los Angeles sont menacés.

Alimentés par des vents exceptionnels, ces feux pourraient être parmi “les plus importants de l’histoire de l’état”, comme l’explique Arien Cohen, météorologue au service météorologique national américain dans les médias locaux. D’après les projections météorologiques, si les vents ont ralenti ces dernières heures, ils restent encore très forts et pourraient donc contribuer à propager encore les incendies. Une catastrophe alimentée par la crise écologique qui frappe de plein fouet la Californie, où sévissent depuis des années des conditions climatiques extrêmes, entre sécheresses et perturbations des cycles des pluies.

Les vents de Santa Ana

Selon les services météorologiques américains, les incendies en cours ont ainsi été amplifiés par des vents très violents, que l’on appelle les vents de Santa Ana. Ces rafales fortes et très sèches qui soufflent depuis le vaste désert intérieur occidental des États-Unis jusqu’au sud de la Californie, ont contribué à la diffusion rapide des feux dans la région. Mais c’est aussi l’état de la végétation locale qui a servi de carburant à ces incendies monstres. La Californie, qui a vu ses conditions météorologiques se transformer ces dernières années sous l’effet de la crise climatique, subit des alternances de périodes de sécheresse et de pluies intenses, qui favorisent le développement d’écosystèmes où le couvert végétal est à la fois abondant et sec.

Cet hiver, “les précipitations mensuelles moyennes en novembre ont été dix fois inférieures à la moyenne climatologique, et celles de décembre ont été 25 fois inférieures à la moyenne” explique ainsi Frank Marsik, professeur en science climatique au Collège d’ingénierie de l’Université du Michigan. Une absence de pluies combinée à des températures particulièrement élevées qui ont ainsi asséché les sols et les écosystèmes, créant les conditions parfaites pour le développement des feux.

Cette crise climatique et écologique n’a d’ailleurs fait que se renforcer ces dernières décennies. Depuis le début des années 2000, la Californie a ainsi été frappée par une sécheresse historique, qui a considérablement favorisé le développement des incendies. Selon les données du système américain d’information sur les sécheresses, les surfaces brûlées par les incendies en Californie auraient d’ores et déjà été multipliées par cinq ces trois dernières décennies par rapport aux données d’avant les années 90. Et selon les projections du Centre Californien d’Adaptation Climatique, la fréquence des méga-feux dans la région pourrait encore augmenter de 50% d’ici à 2100.

La difficile question de l’adaptation

Les incendies qui ravagent actuellement la région posent donc à nouveau la question critique de l’adaptation pour cette région du monde parmi les plus exposées aux évolutions du climat. Car désormais, la moindre activité humaine est susceptible de déclencher des feux gigantesques. En Californie, face à la crise climatique, les systèmes électriques ont ainsi été impliqués dans la survenue de nombreux incendies ces dernières années, dont les incendies meurtriers de 2019. Plus généralement, l’expansion urbaine dans cette région très peuplée contribue également à renforcer les risques. Au nord et à l’ouest de Los Angeles, le développement des quartiers pour ultra-riches de Pacific Palisades, a ainsi renforcé l’exposition aux risques, en rapprochant les habitations des zones à risque. 

Les risques d’incendies et la multiplication des menaces liées à la crise climatique sont désormais tels qu’une partie de la Californie n’est déjà plus assurable. La question devrait donc devenir de plus en plus critique pour cet Etat, le plus riche des Etats-Unis. Mais alors que Donald Trump prendra ses fonctions de président des Etats-Unis dans une dizaine de jours, avec une volonté affichée de réduire les budgets et les compétences allouées aux administrations environnementales, on peut craindre que la question de l’adaptation écologique soit très affaiblie aux Etats-Unis.

NVTC