Selon une étude publiée dans la revue Science le 10 décembre, les forêts tropicales peuvent se régénérer naturellement en 20 ans, à condition de laisser faire la nature.
Une équipe de 90 chercheurs internationaux, accompagnés du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), a révélé le 10 décembre dans la revue scientifique Science les résultats d’une étude réalisée sur plus de 2200 parcelles de forêt en Afrique de l’Ouest et Amérique du Sud, sacrifiées pour la culture du cacao, du soja ou des palmiers à l’huile.
Selon les données récoltées par les scientifiques, les forêts tropicales humides peuvent se régénérer sans l’aide de l’Homme et plus rapidement qu’on ne le pensait, en 20 ans environ.
La “succession secondaire”
Sans l’aide de l’Homme, ces forêts ont le potentiel de repousser presque entièrement grâce à un phénomène connu sous le nom de “succession secondaire”. La régénération forestière est accélérée par la flore et la faune déjà en place. En 20 ans, les chercheurs ont observé que 80% de la fertilité du sol et 80% de la diversité végétale d’une forêt primaire ont été restaurées.
C’est une bonne nouvelle, car l’implication n’est que de vingt ans… C’est un délai réaliste auquel vers lequel je peux me projeter, ainsi que ma fille ou les décideurs politiques”, s’est exprimé auprès du Guardian Lourens Poorter, professeur d’écologie fonctionnelle à l’Université de Wageningen aux Pays-Bas et auteur principal de l’étude.
Laisser faire la nature
Les graines enfouies dans le sol et celles transportées par les animaux ou le vent sont suffisantes pour restaurer naturellement les forêts tropicales humides. Les plantations réalisées par les Hommes – très coûteuses – ne seraient donc pas forcément utile pour restaurer les forêts tropicales;
“Dans les zones où c’est possible, laissons les forêts repousser naturellement. Mais c’est au cas par cas, tempère toutefois Lourens Poorter. Tout dépend des conditions locales et des besoins des gens qui vivent sur place” car la main de l’Homme permet parfois de gagner du temps.
Si les résultats de l’étude sont une bonne nouvelle pour la biodiversité et l’écosystème, les scientifiques soulignent qu’il faut certes 20 ans pour que la forêt tropicale retrouve son aspect quasi initial, mais qu’il faudra attendre au minimum 100 ans pour que les arbres retrouvent leur capacité à capter le CO2 présent dans l’atmosphère.
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