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Téranga Nature

Les artisanes d’un avenir durable : lutter contre le désert, dans le contexte des crises des réfugiés et du climat au Niger

Les artisanes d’un avenir durable : lutter contre le désert, dans le contexte des crises des réfugiés et du climat au Niger

Les déplacements internes, l’instabilité régionale et le changement climatique ont créé une crise des réfugiés au Niger, mais une initiative dans la ville de Ouallam montre comment différentes communautés peuvent travailler ensemble pour survivre et améliorer l’environnement local.

Dans les plaines poussiéreuses aux abords de Ouallam, une ville située à une centaine de kilomètres au nord de Niamey, la capitale du Niger, des rangées de légumes verdoyants jaillissent du sol en parcelles bien ordonnées. 

Pour ajouter un contraste supplémentaire à cet environnement aride, des femmes vêtues de châles brillants se promènent parmi les rangées, vérifiant les tuyaux d’irrigation et ajoutant un peu d’eau à tous les spécimens qui semblent avoir soif.

Nous sommes très heureuses de travailler ensemble

Les quelques 450 femmes qui travaillent cette terre sont issues de trois communautés distinctes : certaines sont autochtones, d’autres ont été déplacées par le conflit et l’insécurité ailleurs au Niger, les autres sont des réfugiées du Mali voisin.

« Nous avons fait tout cela ensemble avec les différentes communautés : les réfugiées, les déplacées et la communauté locale de Ouallam. Nous sommes très heureuses de travailler ensemble », déclare Rabi Saley, 35 ans, qui s’est installée dans la région après avoir fui les attaques armées dans sa ville natale de Menaka, à 100 kilomètres plus au nord, de l’autre côté de la frontière malienne.

Les produits qu’elle cultive – pommes de terre, oignons, choux, poivrons et pastèques – l’aident à nourrir ses sept enfants et lui procurent un revenu en vendant le surplus sur un marché local. Depuis sa création, le projet de jardin maraîcher a également contribué à faciliter l’arrivée de milliers de réfugiés et de personnes déplacées dans la ville.

« Lorsque nous avons appris qu’ils allaient s’installer ici, nous avons eu peur et nous étions malheureuses », se souvient Katima Adamou, une femme de 48 ans originaire de Ouallam qui possède son propre terrain à proximité. « Nous pensions qu’elles allaient nous rendre la vie impossible, mais c’est plutôt le contraire qui s’est produit ».

S’adapter au changement climatique

Les troubles politiques et les attaques fréquentes de groupes armés au Mali et au Nigéria ont poussé 250.000 réfugiés, pour la plupart originaires de ces pays, à chercher refuge au Niger, tandis que la violence à l’intérieur des frontières du pays sahélien a contraint 264.000 autres personnes déplacées à quitter leur foyer.

Parallèlement, le changement climatique fait grimper les températures au Sahel à une fois et demie la moyenne mondiale et les 4,4 millions de personnes déplacées de force dans la région sont parmi les plus exposées aux effets dévastateurs de la sécheresse, des inondations et de la diminution des ressources.

Dans le jardin maraîcher de Ouallam – une initiative lancée en avril 2020 par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés – les femmes ont appris à nourrir leurs plantes en utilisant l’irrigation au goutte-à-goutte pour minimiser l’évaporation et préserver les rares ressources en eau.

Un avantage supplémentaire du projet est son rôle dans l’adaptation des Nigériennes au changement climatique. En cultivant une large bande de terre anciennement dégradée près de la ville et en plantant des arbres, elles contribuent à éviter la désertification qui menace de grandes parties du pays. 

Les éléments constitutifs du développement durable

Dans une autre partie de Ouallam, un nouvel élan à l’intégration communautaire et à la protection de l’environnement provient d’une source moins probable. La briqueterie de la ville emploie 200 hommes et femmes – réfugiés, déplacés et locaux – dans la fabrication de briques en terre stabilisée.

Fabriquées en combinant de la terre avec de petites quantités de sable, de ciment et d’eau avant d’être compactées et séchées au soleil, les briques emboîtables réduisent le besoin de mortier de ciment pendant la construction. De plus, elles éliminent la nécessité de brûler de grandes quantités de bois ou d’autres combustibles rares utilisés pour la cuisson des briques d’argile traditionnelles.

« Après, ces briques sont utilisées pour construire des maisons pour les personnes soutenues par le HCR – les réfugiés, les déplacés, ainsi qu’une partie de la communauté d’accueil vulnérable », explique Elvis Benge, chargé des abris du HCR au Niger.

« En fin de compte, les réfugiés et les populations qui les accueillent sont les moteurs du changement : ils peuvent se soutenir eux-mêmes et assurer la résilience de leurs communautés », ajoute-t-il.

De retour dans le jardin maraîcher, après avoir travaillé avec ses nouvelles voisines pour relever le défi de la survie quotidienne et des crises indépendantes de leur volonté, Mme Saley est entourée des fruits de son travail et réfléchit à un travail bien fait.

« Nous sommes devenus une seule communauté – je me suis même mariée ici ! » dit-elle. « La femme s’épanouit, tout comme les plantes ! »

UN

2 Comments

  • click for more , 24 novembre 2024 @ 7h20

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  • White rabbit mushroom , 15 décembre 2024 @ 4h21

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