JPMorgan Chase a annoncé mardi 25 février vouloir faciliter dès cette année des projets et initiatives liés au développement durable à hauteur de 200 milliards de dollars. C’est une hausse de 14,3 % sur un an, a fait savoir la première banque américaine à l’occasion d’une journée de présentation de l’entreprise aux investisseurs. L’établissement américain reste toutefois l’un des principaux financeurs des énergies fossiles au monde.
La première banque américaine veut dédier 200 milliards de dollars au développement durable pour 2020. Elle envisage, soit d’octroyer des prêts, soit d’offrir des conseils financiers, soit d’aider des entreprises responsables à lever de l’argent frais auprès des marchés. JPMorgan souhaite ainsi soutenir les “initiatives climatiques”, celles “contre la pollution de l’eau” et sur “la gestion du gaspillage“. La priorité sera accordée aux projets portant sur le logement, l’éducation, la santé et le développement économique dans les pays émergents.
JPMorgan Chase va en outre arrêter de financer directement les projets d’exploration et de développement des hydrocarbures dans l’Arctique et va recadrer son financement du secteur minier et des projets liés au charbon. “Limiter le forage dans l’Arctique et le charbon sont des engagements gagnant-gagnant pour l’entreprise, ses actionnaires et la planète“, a réagi Lila Holzman, une des responsables de As you Sow, dans un communiqué. L’ONG regrette néanmoins que la banque américaine ne se soit pas engagée à réduire son bilan carbone au niveau arrêté par l’Accord de Paris sur le climat.
65 milliards de dollars aux énergies polluantes
Au-delà de ces annonces, la banque semble prendre une position plus ferme sur le réchauffement. Dans une note envoyée en janvier à ses clients et révélée par des journaux britanniques, elle écrit : “Nous ne pouvons pas exclure des conséquences catastrophiques là où la vie humaine telle que nous la connaissons est menacée“. Les émissions de carbone émises dans les années à venir “continueront à affecter le climat pendant des siècles d’une manière qui sera probablement irréversible”, écrivent les économistes qui préconisent l’instauration d’une taxe carbone.
Malgré ces bonnes intentions, il reste encore du chemin à faire pour la banque pointée du doigt par les ONG environnementales. Selon As you Sow, il s’agit de l’établissement finançant le plus les sociétés spécialisées dans les énergies polluantes. Elle leur a prêté ou aidé dans des transactions évaluées au total à 65 milliards de dollars en moyenne par an, affirme-t-elle. À l’inverse, la contribution de la firme aux projets et entreprises liées aux énergies renouvelables n’était que de 22 milliards de dollars sur les neuf dernières années.
L’annonce de JPMorgan intervient deux mois après celle de son concurrent Godlman Sachs qui est allé plus loin. La banque s’engage à ne plus financer directement les nouveaux projets de mines de charbon ou de centrales électriques liés à cette énergie fossile. Elle prévoit par ailleurs de sortir progressivement des projets miniers en cours, lorsque les entreprises ne lui fourniront pas de plan de sortie du charbon. Par ailleurs, Goldman Sachs s’engage désormais à ne plus financer de projets d’exploration ou de production pétrolière en Arctique.
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