Touché par des inondations, le parc national de Yellowstone (Etats-Unis) a subi des dégâts majeurs, les flots ayant emporté des pans entiers de routes. Des dizaines de personnes isolées ont également du être évacuées par hélicoptère.
Au total, les gardes nationaux ont hélitreuillé 87 personnes coupées du monde extérieur, et parfois privées d’électricité et d’eau potable, par les crues qui ont emporté des routes et des ponts.
“A la demande des autorités locales, la Garde nationale du Montana continue d’aider aux opérations de recherche et de sauvetage provoquées par les inondations importantes” dans la zone, soulignait un communiqué (16/6/2022).
Quelque 10.000 visiteurs ont également été contraints d’évacuer le parc national de Yellowstone. A cheval sur les Etats du Wyoming, du Montana et de l’Idaho et s’étendant sur quelque 9.000 km2, ce parc – l’un des plus célèbres des Etats-Unis – avait accueilli plus de 4,8 millions de visiteurs en 2021.
En raison des dégâts causés par les inondations, la partie nord de Yellowstone ne devrait pas pouvoir rouvrir avant la fin de la saison estivale, ont averti les responsables du parc. Il sera donc impossible de visiter des sites tels que “Tower Fall” et “Lamar Valley”, considérés comme les lieux les plus propices à l’observation de loups et de grizzlis.
Des images impressionnantes de portions de routes sapées par les flots ont été diffusées par l’agence des parcs nationaux pour illustrer l’ampleur des dégâts.
Des reconnaissances aériennes ont mis en évidence “des dégâts majeurs sur de multiples sections de route” reliant différents sites dans le nord du parc, certaines ayant été totalement emportées par les eaux.
Plusieurs localités situées en bordure du côté nord du parc, dans le Montana, ont également subi d’importantes inondations, avec des ponts et routes emportés dans le comté de Park. Le gouverneur du Montana, Greg Gianforte, a déclaré l’état de catastrophe naturelle sur tout son territoire afin “d’aider les localités touchées à se remettre le plus vite possible.”
Une réouverture partielle de Yellowstone annoncée
L’agence américaine des parcs nationaux a annoncé, dans un communiqué (18/6/2022), la réouverture partielle de Yellowstone à compter du mercredi 22 juin.
Les visiteurs pourront à nouveau emprunter la boucle sud du parc, permettant notamment d’accéder au site de “Old Faithful”, aux sources de “Grand Prismatic Spring” – célèbre pour ses reflets aux couleurs de l’arc-en-ciel, ainsi qu’au “Grand Canyon” du Yellowstone et à sa majestueuse chute d’eau (entrées sud, est et ouest du parc).
Un système temporaire de circulation alternée sera toutefois mis en place, afin de gérer l’affluence : les véhicules dotés de plaques d’immatriculation paires (dernier chiffre) ainsi que les motos seront autorisés à circuler les jours pairs, et ceux dotés de plaques impaires ou se terminant par une lettre le seront lors des jours impairs.
A noter : les circuits organisés ainsi que les visiteurs pouvant prouver d’une réservation pour la nuit (hôtel, camping ou gîte) ne sont pas concernés par cette règle de circulation.
Selon l’agence des parcs nationaux, un tel système s’avère indispensable en raison de l’afflux de visiteurs venus célébrer le 150e anniversaire de Yellowstone. Le parc avait été créé en 1872, alors que les États-Unis pansaient leurs plaies causées par la guerre de Sécession.
Les inondations, plus fréquentes avec le changement climatique
Les responsables de Yellowstone estiment la réparation des dommages causés par les inondations à plus d’un milliard de dollars. “La reconstruction ne sera pas facile“, a reconnu Cam Sholly, directeur du parc, cité par VOA News. Je ne pense pas qu’il soit judicieux d’investir quelque chose comme des dizaines de millions de dollars dans la réparation d’une route qui pourrait être sujette à une inondation similaire à l’avenir.“
Le changement climatique provoque en effet la multiplication de certains évènements climatiques extrêmes (inondations, canicules, sécheresses…).
Yellowstone n’est donc vraisemblablement ni le premier, ni le dernier des parcs nationaux américains à en subir les conséquences. Le parc national du Mont Rainier, dans l’État de Washington, avait été fermé pendant six mois après les pires inondations de son histoire en 2006. Celui de Yosemite, en Californie, est régulièrement sujet à des inondations, mais aussi à de violents incendies.
VOA –