Bien que les politiques et la planification de l’adaptation au changement climatique augmentent, le financement et la mise en œuvre sont à la traîne, indique le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) dans un nouveau rapport publié jeudi.
Ce rapport appelle à une accélération des financements et des mesures pour faire face aux impacts croissants du changement climatique.
« Alors que le monde cherche à intensifier ses efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre – des efforts qui ne sont encore nulle part assez forts – il doit également améliorer considérablement ses efforts pour s’adapter au changement climatique », a déclaré Inger Andersen, la Directrice exécutive du PNUE.
Un changement radical dans les ambitions
Même si les pays « fermaient le robinet » des émissions aujourd’hui, a-t-elle ajouté, les impacts climatiques demeureraient, pour des décennies à venir.
« Nous avons besoin d’un changement important d’ambition en matière d’adaptation en ce qui concerne le financement et la mise en œuvre afin de réduire de manière significative les dommages et les pertes dus au changement climatique », a déclaré Mme Andersen. « Et nous en avons besoin maintenant ».
Le rapport du PNUE a été présenté lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, la COP26, à Glasgow, en Écosse, où les pays du monde entier sont réunis pour tenter de limiter le réchauffement de la planète, conformément à l’Accord de Paris sur le climat.
La planète actuellement est en passe de connaître un réchauffement de 2,7 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Même si le réchauffement est limité à 1,5 ou 2 degrés Celsius, comme le prévoit l’Accord de 2015, les risques climatiques demeurent.
Combler l’écart
Le PNUE a déclaré qu’une plus grande ambition en matière d’adaptation, notamment en ce qui concerne le financement et la mise en œuvre, est également essentielle pour éviter que les écarts existants ne se creusent.
Selon le rapport, le coût de l’adaptation devrait se situer dans la partie supérieure de la fourchette estimée entre 140 et 300 milliards de dollars par an d’ici à la fin de la décennie, et entre 280 et 500 milliards de dollars par an d’ici à 2050.
En outre, on estime que le coût dans les pays en développement est de cinq à dix fois supérieur aux flux de financement public actuels en matière d’adaptation. En 2019, ces pays ont reçu quelque 76,9 milliards de dollars de financement climatique pour la planification et la mise en œuvre de l’atténuation et de l’adaptation.
L’opportunité de la Covid-19
Le rapport note également que les pays ratent l’opportunité d’utiliser le relèvement économique post pandémie pour donner la priorité à une croissance économique « verte » qui soutient également l’adaptation aux impacts climatiques tels que les sécheresses, les feux de forêt et les inondations.
Une petite partie seulement des 16.700 milliards de dollars de fonds de relance dans le monde a été consacrée à l’adaptation.
En juin, moins d’un tiers des 66 pays étudiés avaient explicitement financé des mesures liées à la crise de la Covid-19 pour faire face au changement climatique. Les dépenses publiques futures pourraient également être entravées par l’augmentation du coût du service de la dette, associée à une diminution des recettes publiques, en particulier dans les pays en développement.
Des progrès sont accomplis
Les auteurs du rapport ont souligné les domaines dans lesquels des progrès ont été réalisés. Par exemple, près de 80% des pays ont adopté au moins un instrument de planification en matière d’adaptation au niveau national, tel qu’un plan, une stratégie, une politique ou une loi, ce qui représente une augmentation de 7 % depuis 2020.
En outre, les 10 principaux donateurs ont financé plus de 2.600 projets principalement axés sur l’adaptation, au cours de la période comprise entre 2010 et 2019, ce qui indique que les efforts se multiplient.
Cela mis à part, le PNUE a déclaré que les pays doivent intensifier le financement public de l’adaptation par des investissements directs et en surmontant les obstacles à la participation du secteur privé.
Ils doivent également envisager des « scénarios climatiques plus élevés », tels que détaillés dans l’évaluation la plus récente du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC).
En outre, les gouvernements doivent profiter du redressement post-pandémique pour donner la priorité aux interventions qui permettront à la fois la croissance économique et la résilience au changement climatique.
Les autorités devraient également mettre en place des « approches de gestion intégrée des risques », ainsi que des cadres flexibles de financement des catastrophes, ajoute le rapport, tandis que les nations riches devraient aider les pays en développement à « libérer de l’espace fiscal ».
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