Les Nations Unies et leurs partenaires ont lancé mercredi un appel de fonds de 187,3 millions de dollars pour fournir une aide d’urgence à des centaines de milliers d’Haïtiens touchés par le tremblement de terre qui a frappé le sud du pays le 14 août, notamment en matière d’abris, d’eau et d’assainissement, de santé, de nourriture, de protection et de relèvement rapide.
« L’ONU et ses partenaires travaillent ensemble avec le gouvernement d’Haïti pour répondre aux besoins urgents des Haïtiens touchés par le tremblement de terre et la dépression tropicale Grace », a déclaré le Coordinateur adjoint des secours d’urgence de l’ONU, Ramesh Rajasingham, qui s’est rendu sur place pour évaluer les besoins.
« Pour ce faire, nous avons besoin d’un financement immédiat », a-t-il affirmé, cité dans un communiqué de presse du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
« Nous avons besoin que les efforts de relèvement et de reconstruction commencent sérieusement et simultanément avec la réponse humanitaire », a déclaré pour sa part le Premier ministre Ariel Henry.
650.000 personnes ont besoin d’aide
Plus de 2.200 personnes ont perdu leur vie et au moins 12.000 autres ont été blessées. Le tremblement de terre d’une magnitude de 7,2 sur l’échelle de Richter a également causé des dégâts importants. Il a été suivi par la dépression tropicale Grace qui a provoqué des inondations dans les mêmes régions du pays touchées par le séisme.
La situation a également accru le risque d’une nouvelle vague de Covid-19, alors que les vaccinations ont commencé en Haïti à la mi-juillet.
L’appel de fonds humanitaire ciblera 500.000 personnes parmi les plus vulnérables des 650.000 personnes identifiées comme ayant besoin d’aide.
Au lendemain de la catastrophe, sous la direction du gouvernement, les partenaires humanitaires locaux et internationaux ont rapidement lancé une opération de secours de grande ampleur.
Des équipes de recherche et de sauvetage et des équipes médicales ont essayé de retrouver des survivants et de fournir des soins médicaux d’urgence dans les zones les plus difficiles d’accès. Les organisations partenaires ont aussi commencé à fournir de l’eau potable et de la nourriture aux victimes du séisme.
Le Coordinateur résident et humanitaire des Nations Unies en Haïti, Bruno Lemarquis, a remercié les pays qui ont répondu si rapidement et si généreusement avec du personnel et de l’aide humanitaire, espérant « qu’ils continueront à le faire ».
« Haïti et son peuple ont, plus que jamais, besoin de la solidarité du monde entier, en face de multiples crises en même temps », a déclaré M. Lemarquis.
Il a souligné la nécessité de tirer les leçons du tremblement de terre de 2010 dans le cadre de la réponse, en allant vers le relèvement.
« Il sera absolument essentiel de soutenir et d’appuyer le leadership national et les efforts de coordination, de soutenir les capacités, les systèmes et les acteurs économiques nationaux et locaux, et de profiter des connaissances et de l’expertise haïtiennes pour une réponse contextualisée », a précisé M. Lemarquis.
Avoir un accès sûr et sans entrave
Le Coordinateur adjoint des secours d’urgence de l’ONU, Ramesh Rajasingham, a souligné la nécessité d’avoir « un accès sûr et sans entrave à toutes les personnes dans le besoin ».
« Toutes les parties, y compris les groupes armés, doivent assurer que les organisations humanitaires et les fournitures d’aide ont un accès durable et sûr aux zones touchées », a exhorté M. Rajasingham.
Une recrudescence de la violence liée aux gangs depuis le mois de juin a causé le déplacement d’environ 19.000 personnes dans les zones proches de la capitale, Port-au-Prince, ce qui a rendu difficile l’accès à la péninsule sud touchée par le séisme.
L’appel de fonds reflète à la fois la sévérité des besoins et les défis logistiques liés à la fourniture d’une réponse humanitaire efficace à grande échelle dans des zones difficiles à atteindre.
Les partenaires fourniront des services de base d’urgence, notamment des abris, des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène, de santé, d’alimentation, d’éducation et de protection. Le Fonds central d’Intervention d’urgence des Nations Unies (CERF) a déjà mis à disposition 8 millions de dollars pour financer les activités humanitaires sur le terrain.
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