À la veille du premier tour des élections présidentielles, des Marches pour le futur se tiennent dans plusieurs villes de France, appelant à voter avec les enjeux sociaux et écologiques en tête. Le mouvement affirme l’interdépendance des causes et la nécessité d’inscrire de profonds changements dans l’agenda politique.
Après les marches pour le climat et les marches “Look up !” du 12 mars, voici les Marches pour le futur. 300 ONG et associations se rassemblent dans plus de 80 villes de France ce samedi 9 avril, à la veille du premier tour de l’élection présidentielle. Le climat n’est cette fois pas le seul motif à faire marcher les manifestants, les signataires de l’appel associent les causes sociales aux causes environnementales.
Leur objectif consiste à “faire des cinq prochaines années celles de la justice, du climat, de l’égalité et de la paix.” Tous ces sujets sont liés, affirment-ils. “La crise climatique touche d’abord les plus vulnérables : racisés, pays dits du Sud, femmes et enfants, précaires… On voit bien les liens tissés entre social et climat”, résume Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. La crise sanitaire, qui a d’abord touché les plus précaires, en est une illustration, selon la fondation Abbé Pierre.
Des profils variés
Les manifestants veulent avant tout faire front commun, sans risquer de faire prévaloir une cause sur une autre. Et leurs profils sont variés, avec aussi bien des ONG comme les Amis de la Terre, des entreprises comme le fournisseur d’énergie verte Enercoop et l’incubateur Makesense, des syndicats comme l’Unef (Union nationale des étudiants de France), l’association “Plus jamais ça”, créée à la suite de l’épidémie de Covid-19 ou encore le collectif “Inter urgences” qui rassemble des professionnels du monde hospitalier.
Le choix de manifester à la veille des élections n’est pas anodin. Le mouvement appelle à voter et veut lutter contre l’abstention, alors que 30 % des électeurs ne sont pas certains de se rendre aux urnes, selon une enquête Ipsos/Sopra Steria pour France Inter. Apolitique, l’appel s’attache à faire émerger les sujets sociaux et environnementaux. “Le dernier rapport du GIEC nous indique que la fenêtre d’action est réduite à trois ans, contrairement aux dix années que nous avions en tête. Les élections sont cruciales”, rappelle Elodie Nace.
Des politiques publiques plus ambitieuses
Les associations appellent les candidats à mener des politiques publiques plus ambitieuses. Par exemple, pour la fondation Abbé Pierre, signataire de l’appel, il faut s’attaquer aux passoires thermiques, ces logements très consommateurs en énergie, d’étiquette F ou G, qui alourdissent la facture de 5 à 7 millions de personnes en France.
Avec une campagne marquée par la guerre en Ukraine, les questions climatiques n’ont occupé que 4,1% des débats, pour la semaine du 28 mars au 3 avril, d’après le baromètre UBM Onclusive pour L’Affaire du Siècle. Pourtant, d’après Gabriel Mazzolini, de l’association Les Amis de la terre, “pour la paix, il faut une nécessaire transition écologique et sociale. Avec 2 ou 3 degrés de plus, les pays seront en guerre. Nos vies ne sont pas annexes, elles doivent être au centre du débat.”
“Quel que soit le résultat des élections, nous serons présents à nouveau pour porter des mesures”, affirme encore Gabriel Mazzolini. La Marche pour le Futur concrétise selon lui l’union qui a vocation à se renforcer dans les années à venir. Un regain d’espoir et de motivation illustré par l’invitation de plusieurs artistes musiciens et comédiens à la fin des mobilisations.
NVTC