Entre guerre en Ukraine et crise climatique, le président prévient qu’il y aura « des choix clairs et forts à prendre » alors que l’eau et les produits de technologie vont venir à manquer
Est-ce enfin la consécration de la sobriété énergétique, longtemps parent pauvre de la lutte contre le changement climatique ? La fin des panneaux LED publicitaires à toute heure, des bureaux allumés 24 h/24, des SUV, des bateaux de croisière voire des jets privés ? Emmanuel Macron n’ira sans doute pas jusque-là, mais il prévient : nous vivons « une grande bascule ». Comme avec le Covid-19, faudra-t-il parler du « monde d’après » les incendies et la sécheresse de l’été 2022 ?
« Le moment que nous vivons peut sembler être structuré par une série de crises graves (…) et il se pourrait que d’aucuns voient notre destin comme étant perpétuellement de gérer les crises ou des urgences. Je crois pour ma part que ce que nous sommes en train de vivre est plutôt de l’ordre d’une grande bascule ou d’un grand bouleversement », a déclaré Emmanuel Macron lors d’une allocution devant les ministres exceptionnellement retransmise, évoquant l’Ukraine et la crise climatique.
« Il n’y a plus à choisir aujourd’hui entre l’adaptation et l’atténuation »
Alors que, face à cette situation, « nos compatriotes peuvent réagir avec beaucoup d’anxiété », il a appelé les membres du gouvernement à « dire les choses », à « nommer avec beaucoup de clarté et sans catastrophisme ». Citant les effets de la guerre en Ukraine, débutée il y a six mois jour pour jour, et de la crise climatique, il a mis en avant « la fin de l’abondance », que ce soit « des liquidités », « des produits de technologie », des matières premières ou de l’eau. A cela, s’ajoutent « la fin des évidences », comme de la démocratie, et « la fin de l’insouciance ».
« Après la saison que nous venons de vivre », « nous aurons des choix clairs et forts à prendre », a averti le président. « Il n’y a plus à choisir aujourd’hui entre l’adaptation et l’atténuation. C’est le “en même temps” résolu », a-t-il ajouté, alors que le bilan écologique du premier quinquennat est fréquemment dénoncé comme insuffisant par les associations écologiques. Il a énuméré les grandes étapes de la rentrée avec un séminaire gouvernemental la semaine prochaine, en bonne partie consacré à l’écologie, et le lancement, la semaine suivante, du Conseil national de la refondation. L’heure est donc à « la mobilisation générale », selon l’entourage du président, avec un mot d’ordre, « la sobriété énergétique », qui devra faire l’objet d’un projet de loi d’accélération des énergies renouvelables.
AFP
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