MOBILISATION Samedi, comme chaque année depuis 2007, l’ONG WWF lance à travers le monde l’Earth Hour, invitation à éteindre les monuments et à se mobiliser pour le climat et la nature. Ce coup-ci, confinement oblige, le programme change un peu.
C’est le point d’orgue de l’Earth Hour, mobilisation climatique internationale lancée par l’ONG WWF en 2007. D’abord en Australie, avant d’être reprise dans 188 pays. Chaque année, à une heure précise, elle invite les collectivités, gouvernements, entreprises et citoyens à montrer leur engagement pour le climat et la nature en faisant ce geste symbolique d’éteindre les lumières. Dans les bâtiments publics jusque dans les foyers.
Le rendez-vous était fixé ce samedi à 20h30. Mais pour ce qui est d’éteindre les bâtiments publics, c’est raté, toujours et encore à cause du coronavirus. « A notre connaissance, toutes les extinctions de lumières prévues dans les bâtiments publics ont été annulées », indique-t-on en tout cas à WWF France. « Cela n’a plus trop de sens, de toute façon, embraye la navigatrice Isabelle Autissier, présidente du WWF-France. Certes, il serait toujours possible d’éteindre ces monuments publics, mais ces extinctions donnent normalement lieu à des rassemblements festifs au pied de ces bâtiments éteints… Le confinement rend ces mobilisations impossibles aujourd’hui.”
Profiter du confinement pour se lancer des défis
L’Earth Hour ne désarme pas pour autant mais change son fusil d’épaule : cette édition 2020 se déroulera ainsi virtuellement, du moins en France. Sur la plateforme earthhour.fr, WWF propose une dizaine d’actions à mener au cours de la journée. L’une d’elles est de télécharger l’application mobile WAG (We Act for Good) qu’a lancée l’ONG fin 2018, avec le soutien de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Celle-ci est à voir comme un programme de coaching pour être écolo-responsable au quotidien. De l’alimentation au zéro déchet, en passant par l’énergie, le do it yourself, les transports.
Entre les conseils et les astuces, l’application propose aussi une multitude de défis et d’activités à relever, pour tous. Certains sont impossibles à faire en ces temps de confinement. D’autres, au contraire, collent parfaitement à la situation. Comme celui de prendre enfin le temps de faire le tri dans ses placards et de trouver une seconde vie aux objets, vêtements, stylos et carnets qu’on y avait oubliés. Moins de gaspillage, des rachats inutiles évités, des ressources naturelles économisés…. L’occasion de faire d’une pierre trois coups. Le défi, aussi, de faire ses produits ménagers maisons, de cuisiner des produits maisons, de ne plus jeter les restes de ses repas (ou presque), de se lancer dans le compost de ses biodéchets. Le défi, encore, de faire un peu de place à la faune et la flore sauvage en installant, par exemple, un nid pour oiseaux sur son balcon, ou en laissant pousser une prairie dans un coin de son jardin.
« Ne pas revenir au business as usual »
On arrête là, la liste des actions est longue. Elles sont loin d’être anodines, martèle Isabelle Autissier. « L’enjeu n’est plus seulement aujourd’hui d’éteindre pendant une heure ses lumières et équipements électroniques, explique la présidente de WWF-France. Il est bien plus de prendre conscience des 1.000 choses que l’on peut faire, individuellement, pour préserver la nature et le climat, et d’envoyer le signal aux entreprises et aux pouvoirs publics qu’on est prêt à le faire. »
C’est l’une des leçons à tirer de cette crise sanitaire et du confinement. « Cette période est une invitation à faire autrement, reprend la navigatrice. Cela ne veut pas dire tout arrêter. Il faudra bien relancer l’économie. Mais l’erreur serait de la relancer comme d’habitude, d’en revenir au business as usual. »
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