Heineken France, Kaporal, Greenweez, Seafoodia… 150 dirigeants d’entreprises du secteur de la construction, de la culture, de l’alimentation ou encore de l’énergie, viennent d’être recrutés pour intégrer la Convention des entreprises pour le climat. À partir de ce jeudi 9 septembre et jusqu’au 18 juin 2022, les dirigeants vont construire des feuilles de routes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 et embarquent, avec eux, les secteurs qu’ils représentent. Un modèle inspiré de la Convention citoyenne pour le climat.
Top départ pour la Convention des entreprises pour le climat (CEC). 150 dirigeants d’entreprises, pesant plus de 36 milliards d’euros de chiffre d’affaires, forment désormais les rangs de cette association du monde économique créée en décembre dernier. Inspirée de la Convention citoyenne pour le climat, la CEC a pour mission de réunir des entreprises de tous les secteurs pour émettre des feuilles de routes environnementales ambitieuses en amenant toutes les filières à se transformer.
L’enjeu de ce recrutement était donc crucial car sans diversité sectorielle, impossible d’avoir l’ampleur nécessaire pour enclencher un vrai tournant du monde économique. Parmi les dirigeants on retrouve ainsi des représentants de Caterpillar, de la Caisse d’Épargne Normandie, du groupe Pierre et Vacances, de Renault Trucks, de Faguo, Kaporal ou encore du Palais de Tokyo. Tous vont se retrouve jusqu’en avril prochain lors de six sessions de deux jours pour émettre des propositions qui permettrait à leurs entreprises et a fortiori à leur secteur de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 avec un impératif de protection de la biodiversité et régénération du vivant.
“Ambassadeurs du changement”
“La CEC représente pour moi un espoir et une formidable opportunité de créer un collectif apportant des propositions concrètes pour imaginer l’entreprise de demain alliant performance durable, préservation de l’environnement et porteuse de sens pour ses collaborateurs”, indique Ludovic Vallon, Président de Mastergrid, société qui améliore la disponibilité des installations électriques. “Ces 150 entreprises peuvent devenir les ambassadeurs de ces changements auprès de leurs clients, partenaires, fournisseurs et des pouvoirs publics afin que ces propositions deviennent une référence largement au-delà du cercle de départ”, ajoute-t-il.
Et justement, pour avoir la portée la plus importante possible, la CEC s’est donné pour objectif que toutes les entreprises, des TPE, aux plus grosses, soient représentées. “Les dirigeants des petites entreprises ont été les premiers à répondre à l’appel”, explique Yannick Servant, cofondateur de la CEC. “Pour les grandes, le processus était plus compliqué, on a souvent dû faire le premier pas”, souligne le cofondateur. Résultat, plus de 30 dirigeants représentant des entreprises de plus de 1 000 salariés, souvent la branche française d’un gros groupe comme Heineken par exemple, se sont embarqués dans le collectif. “Si la CEC est une réussite, on espère qu’elle infusera à l’international à travers les branches françaises de ses multinationales”, avance Yannick Servant.
S’appuyer sur des réseaux
En attendant, la Convention doit trouver ses marques et trouver un écho suffisamment important pour que la dynamique enclenchée depuis le début ne retombe pas. Les espoirs déçus des membres de la Convention citoyenne pour le climat, qui jugent la reprise de leurs propositions par le gouvernement pas à la hauteur de l’urgence climatique, vont servir d’exemple à la CEC. “Il y a une grosse différence entre les citoyens et les entreprises. Ces dernières représentent la création de la richesse. C’est malheureux mais ce poids financier trouve un écho beaucoup plus fort dans le monde politique. Elles auront forcément plus d’impact”, expliquait à Novethic en mars dernier Céline Romain, membre de la CEC, directrice RH Solution et membre du Comex 40 du Medef réunissant la nouvelle génération de chefs d’entreprises.
C’est justement sur ce type de réseaux que va se reposer la Convention des entreprises pour le climat. Une dizaine de participants supplémentaires représentants des associations, institutions ou administrations qui fédèrent un grand nombre d’acteurs du privé et du public vont ainsi être recrutés. Deux “participants démultiplicateurs” ont déjà répondu à l’appel : Leopold Gilles de Pôle emploi et Xavier Hua, directeur général de l’Institut du commerce.
NVTC
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