À l’occasion de la Semaine mondiale de l’eau, un nouveau rapport de l’UNICEF indique que 90% des enfants de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) vivent dans des zones de stress hydrique élevé, avec de graves conséquences sur leur santé, leur nutrition et leur développement.
D’après ce rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) intitulé « Running Dry : the impact of water scarcity on children in the Middle East and North Africa », près de 9 enfants sur 10 de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) vivent dans des zones de stress hydrique élevé ou extrêmement élevé, avec de graves conséquences sur leur santé, leur nutrition, leur développement cognitif et leurs moyens de subsistance futurs. La région MENA serait la région du monde la plus touchée par le manque d’eau.
« La pénurie d’eau a un impact profond sur les enfants et les familles, à commencer par leur santé et leur nutrition. La pénurie d’eau devient également de plus en plus un moteur de conflits et de déplacements », a déclaré Bertrand Bainvel, Directeur régional adjoint de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
« Dans ce contexte, il est encore plus inacceptable que ceux qui combattent dans les conflits prennent pour cible les infrastructures d’eau. Les attaques contre les infrastructures d’eau doivent cesser », a-t-il ajouté.
Région la plus touchée
Sur les 17 pays les plus touchés par le stress hydrique dans le monde, 11 se trouvent dans la région MENA. Ces onze États sont Bahreïn, l’Iran, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, Oman, Israël/État de Palestine, le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis.
L’étude indique que près de 66 millions de personnes dans la région ne disposent pas d’installations sanitaires de base et une très faible proportion des eaux usées est traitée de manière adéquate.
Le rapport met en évidence les principaux facteurs à l’origine de la pénurie d’eau dans la région MENA, notamment la hausse de la demande agricole et l’expansion des terres irriguées utilisant les aquifères.
Alors qu’au niveau mondial, l’agriculture représente en moyenne 70% de l’utilisation de l’eau, elle en représente plus de 80% dans la région MENA.
Parmi les autres facteurs contribuant à la pénurie d’eau figurent les conflits, notamment en Syrie, au Yémen et au Soudan, la migration des populations des zones rurales vers les zones urbaines, la croissance démographique, la mauvaise gestion de l’eau, la détérioration des infrastructures hydrauliques et les problèmes de gouvernance.
Les conflits et l’instabilité économique et politique régionale ont augmenté la demande de sources d’eau d’urgence, y compris le transport par camion, aggravant encore l’épuisement des eaux souterraines.
Bien qu’il ne soit pas la seule raison de la pénurie d’eau, le changement climatique entraîne une diminution des pluies pour l’agriculture et la détérioration de la qualité des réserves d’eau douce en raison du déplacement d’eau salée vers les aquifères d’eau douce et de l’augmentation des concentrations de pollution.
« Dans de nombreux pays de la région, les enfants doivent de plus en plus souvent parcourir de longues distances à pied pour aller chercher de l’eau au lieu de passer ce temps à l’école ou avec leurs amis à jouer et à apprendre », a déclaré Chris Cormency, conseiller régional WASH de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Poursuite de l’appui aux partenaires
L’UNICEF continuera à soutenir les partenaires locaux, les gouvernements, la société civile et le secteur privé pour lutter contre la vulnérabilité des ressources en eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, notamment pour préserver le droit humain de l’individu à accéder à l’eau et aux services d’assainissement, sans qu’il soit compromis par d’autres utilisations de l’eau ou menacé par le ciblage des infrastructures d’eau dans les situations de conflit.
L’action du Fonds vise aussi à créer un environnement favorable solide avec des politiques nationales et des systèmes de réglementation qui traitent de la pénurie, y compris la surextraction des eaux souterraines, la comptabilité de l’eau et l’analyse des données. De même, est poursuivi l’objectif de travailler avec la société civile, en particulier les jeunes en tant qu’agents du changement, sur la valeur de l’eau et sa conservation.
Le soutien par l’UNICEF entend aussi contribuer à initier des plans de réponse au changement climatique, intégrer la rareté de l’eau comme une composante prioritaire et allouer un budget national suffisant pour faire face à la rareté de l’eau.
Il s’agit également de créer des groupes de coordination entre les ministères clés (par exemple, l’eau, l’agriculture, l’énergie et les finances) et les acteurs sectoriels pour soutenir la révision des politiques et l’augmentation des capacités techniques.
Enfin, l’agence onusienne s’engage à soutenir le renforcement des capacités des principaux acteurs du secteur de l’eau, y compris les organismes de réglementation, les opérateurs du secteur privé et les services nationaux de distribution d’eau, afin de moderniser les infrastructures vieillissantes, de développer une exploitation durable et de réduire le gaspillage d’eau.
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