270 milliards de dollars, c’est le cout estimé des catastrophes climatiques mondiales pour 2021 selon l’Institut de recherche du réassureur Swiss Re. Moins de la moitié de ces pertes sont couvertes par des assurances. Phénomène le plus frappant : la progression des inondations, qui représentent un tiers d’une facture en augmentation de 5 à 7 % par an. Ce constat inquiétant est une nouvelle alerte pour déclencher l’adaptation des infrastructures et des systèmes d’assurance partout dans le monde.
Tout comme les rapports du Giec, les livraisons régulières de chiffres alarmants sur le coût des catastrophes climatiques en provenance de l’institut du réassureur Swiss Re devraient provoquer des réactions incitant à l’action climatique. Les statistiques établissent toujours de nouveaux records. Pour 2021, 270 milliards de dollars de pertes économiques ont été enregistrées, un chiffre qui classe cette année parmi les quatre années les plus coûteuses. Moins de la moitié de ces pertes étaient assurés, soit 111 milliards de dollars seulement. Le phénomène a touché l’Europe, la Chine, les États-Unis et d’autres pays dans le monde. On peut mesurer l’ampleur du phénomène avec la carte interactive proposée par Swiss Re.
L’un des messages les plus inquiétants de l’étude est que désormais les inondations se rapprochent des cyclones par le montant des dégâts qu’elles provoquent et le nombre de populations touchées. “Les inondations touchent près d’un tiers de la population mondiale“, explique Martin Bertogg, responsable Périls et catastrophes chez Swiss Re. Pour la seule année 2021, nous avons assisté à plus de 50 inondations graves dans le monde”. En Europe, les inondations meurtrières qui ont touché l’Allemagne et la Belgique ont été la catastrophe naturelle la plus coûteuse jamais enregistrée dans la région.
Les inondations moins bien couvertes
Paradoxalement face à l’ampleur des dégâts, le risque d’inondation reste pourtant moins bien évalué et moins couvert que les ouragans. Le Swiss Re Institute constate qu’au cours de la dernière décennie, seules 5 % des pertes dues à de graves inondations ont été assurées dans les marchés émergents et 34 % dans les économies développées. En Asie, où elles sont fréquentes en particulier dans le sud-est, elles sont particulièrement mal couvertes.
Pour Jérôme Jean Haegeli, économiste en chef du Groupe Swiss Re, “l’augmentation des pertes économiques dues aux inondations devient de plus en plus flagrante“. Il ajoute : “il est de plus en plus urgent d’agir pour accroître la résilience des sociétés du monde entier. En collaboration avec le secteur public, les assureurs et réassureurs sont bien équipés pour éviter de construire dans les zones à haut risque et pour encourager les investissements dans des mesures de protection telles que les infrastructures vertes”. Encore faudrait-il que cela devienne la priorité numéro un de nombreux gouvernements !
NVTC