CATASTROPHE Les secours peinent à arriver sur le lieu des inondations rendus difficiles d’accès
Les recherches se poursuivaient jeudi en Afrique du Sud pour retrouver des personnes portées disparues après les inondations catastrophiques qui ont fait plus de 300 morts, de nombreux habitants se retrouvant livrés à eux-mêmes en attendant l’arrivée de secours confrontés à des difficultés d’accès. Un dernier bilan mercredi soir a fait état de 306 morts. La plupart des victimes ont été comptabilisées dans la région de Durban, grand port africain de la province du Kwazulu-Natal (KZN) et épicentre des intempéries qui ont commencé le week-end dernier. L’état de catastrophe a été déclaré. Les autorités ont évoqué « une des pires tempêtes de l’histoire du pays », le président Cyril Ramaphosa sur place mercredi a déploré « une catastrophe aux proportions énormes ». Des hommes et des femmes ont péri noyés. Des enfants et des bébés sont morts ensevelis dans des glissements de terrain.
La zone est isolée
Les pluies, qui ont atteint des niveaux jamais connus depuis plus de 60 ans, ont aussi emporté des ponts, des routes et isolé une grande partie de la région en bordure de l’océan Indien. Plus de 200 écoles ont été touchées, des milliers de maisons détruites. « Les interventions sont entravées par des réseaux d’infrastructures endommagés », a reconnu le gouvernement provincial dans un communiqué. Avec des pelleteuses, certains axes routiers ont été rouverts dans la matinée mais la plupart des routes secondaires sont encore inaccessibles, jonchées de débris ou noyées dans une eau brunâtre. Les autorités ont demandé aux populations d’éviter autant que possible tout contact avec cette eau potentiellement « contaminée par des eaux usées, du pétrole ou d’autres substances dangereuses ».
Le changement climatique a un impact en Afrique du sud
Dans le township d’Amaoti dans le nord de Durban, où la plupart des habitations sont faites de plaques de tôle ondulée ou de planches de bois, des grappes de personnes remplissaient des seaux d’eau potable puisée à même des canalisations mises à nu après l’effondrement d’une gigantesque portion de route. Les fortes précipitations ont entraîné des coupures d’eau et d’électricité. Les autorités locales ont lancé un appel aux dons de produits alimentaires non périssables, de bouteilles d’eau et de tout ce qui pourrait tenir chaud. De nouveaux pillages ont été signalés. Les ONG se sont aussi mobilisées pour apporter nourriture, vêtements et couvertures. « Le changement climatique se déroule violemment sous nos yeux. Il n’est pas imminent, il se produit maintenant », a alerté Greenpeace Afrique dans un communiqué. En 2019, des inondations dans la région avaient fait 70 morts et dévasté plusieurs villages le long de côte est. Et en 1995, 140 personnes avaient été tuées dans des intempéries, selon des données recensées par l’AFP.
AFP