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Téranga Nature

La quasi-totalité des événements extrêmes de 2024 ont été causés par le changement climatique

La quasi-totalité des événements extrêmes de 2024 ont été causés par le changement climatique

A mesure que la planète se réchauffe, l’influence du changement climatique prend le pas sur d’autres phénomènes naturels affectant le climat. C’est ce que montre le premier rapport annuel du World Weather Attribution, qui regroupe les spécialistes de la science de l’attribution. Celle-ci permet d’identifier les liens entre changement climatique et événements extrêmes.

En 2024, les événements météorologiques extrêmes se sont enchainés aux quatre coins du globe. Cyclone Chido à Mayotte, tempête Dana à Valence, ouragans Milton et Helene aux Etats-Unis, inondations en Chine, au Brésil et en Allemagne, typhon Yagi en Asie du Sud-Ouest… le bilan des catastrophes naturelles n’a cessé de s’alourdir. Dans le même temps, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dresse un autre constat alarmant.

Selon elle, l’année écoulée devrait être la plus chaude jamais enregistrée. Dans le même temps, les émissions de gaz à effet de serre ont atteint de nouveaux records. 2024 devrait même être la première année à dépasser le seuil symbolique de 1,5°C de réchauffement. La question du rôle du changement climatique dans cet enchainement d’évènements qui ont marqué l’année 2024 se pose donc inévitablement. C’est ce à quoi s’attèle à découvrir la science de l’attribution, née il y a une vingtaine d’années, et qui est de plus en plus mise à contribution.

Le changement climatique prend le pas

Dans son premier rapport publié le 27 décembre dernier, le World Weather Attribution, qui regroupe des experts de plusieurs institutions, avec Climate Central, constate que sur 29 événements analysés et survenus en 2024, 26, soit la quasi-totalité, ont été amplifiés par le changement climatique. “La plupart de nos études ont montré que le changement climatique a joué un rôle plus important qu’El Niño dans l’alimentation de ces événements, notamment la sécheresse historique en Amazonie. Cela concorde avec le fait qu’à mesure que la planète se réchauffe, l’influence du changement climatique prend de plus en plus le pas sur d’autres phénomènes naturels affectant le climat”, précisent ses auteurs.

Sur 16 inondations par exemple, 15 ont été provoquées par des précipitations amplifiées par le changement climatique. “Ces phénomènes reflètent les principes physiques fondamentaux du changement climatique : une atmosphère plus chaude a tendance à retenir davantage d’humidité, ce qui entraîne des pluies diluviennes”, poursuivent les spécialistes.

Par exemple, pour les inondations de Valence, en Espagne, qui ont fait plus de 200 morts, une étude d’attribution a estimé que le changement climatique avait augmenté les précipitations de 15% par rapport à une situation sans changement climatique et rendues de 50 à 300 fois plus probables des températures élevées en mer, ce qui a favorisé la formation de la tempête.

Sortir des énergies fossiles

Il en va de même pour la sécheresse et les vagues de chaleur, 2024 ayant connu 41 jours supplémentaires de chaleur dangereuse en raison du changement climatique, principalement dans les petits Etats insulaires et les pays en développement. Ces événements ont provoqué la mort de 3 700 personnes et fait des millions de déplacés.

Reste que le changement climatique n’est qu’un facteur aggravant qui vient s’ajouter à d’autres éléments et à des politiques publiques parfois défaillantes. On peut citer par exemple la bétonisation des sols à Valence et un défaut d’alerte pour protéger les populations. De même à Mayotte, la précarité des habitations ou encore la faible culture du risque sont lourdement venues aggraver le bilan.

Parmi leurs résolutions 2025, les scientifiques du World Weather Attribution appellent donc à sortir le plus rapidement possible des combustibles fossiles, engagement pris lors de la COP28 de Dubaï. Ils recommandent également d’améliorer les systèmes d’alerte précoce pour s’assurer que les personnes ne sont pas en danger. Enfin, ils plaident pour renforcer l’aide aux pays en développement afin qu’ils puissent s’adapter et faire face aux impacts des conditions météorologiques extrêmes.

NVTC