C’est le troisième aéroport le plus fréquenté d’Europe. Le gouvernement néerlandais a décidé de plafonner le nombre de vols de l’aéroport Amsterdam-Schiphol en raison de la pollution sonore et des inquiétudes climatiques des habitants de la zone. Une première qui pourrait influencer d’autres pays. Plusieurs associations réclament la même mesure à Roissy-Charles-de-Gaulle.
C’est une décision de taille. Le gouvernement néerlandais a annoncé qu’il allait plafonner de nombre de vols depuis l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, le troisième plus fréquenté d’Europe, à 440 000 vols par an contre une capacité de 500 000 atteinte avant la pandémie de Covid-19. Cette décision a été prise en raison de la pollution sonore et des craintes des habitants vivant près de l’aéroport concernant l’impact environnemental du trafic aérien.
“Schiphol est situé dans l’une des régions les plus fréquentées des Pays-Bas : une zone urbanisée avec beaucoup d’activités. De nombreuses personnes aiment vivre, travailler et se divertir dans cet environnement diversifié”, écrit le gouvernement dans un communiqué. “Mais les résidents locaux (…) sont gênés par le bruit des avions et s’inquiètent de l’impact sur l’environnement. Nous voulons maintenir cette forte fonction de hub. Dans le même temps, il faut s’attacher à réduire les effets négatifs de l’aviation sur les personnes, l’environnement et la nature”, souligne le gouvernement.
Une “percée historique”
“Cette première mondiale pourrait être extrêmement importante pour les efforts mondiaux en matière de climat”, a réagi Leo Murray cofondateur de l’ONG de défense de l’environnement Possible. “En raison des défis techniques extrêmes de la décarbonation du transport aérien et de la lenteur des progrès réalisés à ce jour, il est presque certain qu’une réduction du nombre global de vols – au moins temporaire – sera nécessaire au niveau mondial pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris”.
Et de fait, dans une étude publiée en 2020, le cabinet B&L Evolution affirmait que pour atteindre la neutralité carbone, le secteur aérien devait réduire le nombre de passagers de 2,5 % à 4 % par an. “En d’autres termes, il faudrait réduire de moitié le nombre de passagers annuels d’ici 20 ans maximum”, concluait-il. Pour Greenpeace, il s’agit d’une “percée historique”. “C’est bien que le gouvernement se rende compte maintenant que Schiphol dépasse toutes les limites depuis des années”, a déclaré la porte-parole de l’ONG aux Pays-Bas Dewi Zloch.
“Ce qui est possible à Amsterdam-Schiphol est aussi possible à Roissy”
Depuis quelques mois en effet, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour cet aéroport. De nombreux vols ont déjà été annulés pour éviter l’engorgement. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont publié de nombreuses photos et vidéos montrant de longues files d’attente en raison d’une pénurie de personnel.
Cet aéroport n’est pas le seul à vouloir reprendre son rythme pré-Covid sans y parvenir. À l’aéroport de Roissy, entre les pannes et les grèves de salariés, c’est la douche froide pour les voyageurs. Un vol sur cinq a dû être annulé samedi 2 juillet, signe que dans le “monde d’après” les cartes ont été rebattues. Les riverains de Roissy-Charles-de-Gaulle ont d’ailleurs, eux aussi, réclamé le 1er juillet un plafonnement du nombre de vols annuel après l’annonce du gouvernement néerlandais.
“Ce qui est possible à Amsterdam-Schiphol est aussi possible à Roissy-Charles-de-Gaulle”, ont indiqué les associations dans un communiqué. Elles réclament une limitation à 440 000 vols par an à court terme pour “protéger la santé des Franciliens”. Cette limitation constituerait “une des mesures vraiment efficaces et incontournables pour permettre au secteur aérien de faire décroître ses émissions de CO2 afin de respecter la courbe de réduction des émissions fixées dans le cadre de la Stratégie nationale bas carbone de la France”.
NVTC
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