Une définition large des zones humides comprend des écosystèmes tels que les lacs et les rivières, les aquifères souterrains, les marécages, les récifs coralliens et bien d’autres encore, mais aussi des sites artificiels créés par l’homme, comme les étangs à poissons ou les réservoirs.
Bien qu’elles ne couvrent qu’environ 6% de la surface terrestre, 40% de toutes les espèces végétales et animales y vivent ou s’y reproduisent.
Les zones humides sont également vitales pour le bien-être et la sécurité de l’homme. Plus d’un milliard de personnes dans le monde en dépendent pour leur subsistance, soit environ une personne sur huit sur Terre.
Une force supérieure à leur poids
Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ces écosystèmes sont également les héros méconnus de la crise climatique. En effet, ils stockent plus de carbone que tout autre écosystème, les tourbières stockant à elles seules deux fois plus de carbone que toutes les forêts du monde.
En outre, les écosystèmes des zones humides intérieures absorbent l’excès d’eau et contribuent à prévenir les inondations et les sécheresses, ce qui est essentiel pour aider les communautés à s’adapter au changement climatique.
Comme l’explique Leticia Carvalho, Coordinatrice principale pour le milieu marin et l’eau douce au PNUE, les zones humides saines « ont un poids supérieur à leur poids en termes de bénéfices ».
Protéger les zones humides
Le thème de la toute première Journée mondiale est « Action en faveur des zones humides pour les populations et la nature ».
Il s’agit d’un appel urgent à l’action et à l’investissement de capitaux financiers, humains et politiques, afin d’empêcher la disparition totale des zones humides de la planète – et de restaurer les zones déjà perdues.
Le delta de l’Okavango, au Botswana, et le Pantanal, au Brésil, sont des exemples emblématiques de zones humides intérieures végétalisées qui regorgent d’animaux sauvages. Mais les zones humides se présentent sous de nombreuses formes et tailles et sont soumises à des pressions uniques dues à la démographie et au développement, notamment à l’agriculture.
Les zones humides disparaissent trois fois plus vite que les forêts et constituent l’écosystème le plus menacé de la planète. En seulement 50 ans – depuis 1970 – 35% des zones humides de la planète se sont évaporées.
Les activités humaines qui ont alimenté ce phénomène sont ainsi l’agriculture, la construction, la pollution, la surpêche et la surexploitation des ressources, ainsi que les espèces envahissantes qui perturbent l’équilibre et le changement climatique.
En 2000, 85% des zones humides présentes en 1700 avaient disparu, la plupart ayant été asséchées pour faire place au développement, à l’agriculture ou à d’autres utilisations productives.
C’est pourquoi, a expliqué Mme Carvalho, leur protection est une priorité pour le PNUE et un axe particulier de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.
Selon l’experte, la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP26), en novembre dernier, « a commencé à mettre en lumière le rôle des finances et de la volonté politique ». « [Mais] il faut en consacrer davantage aux zones humides, les inscrire dans les contributions nationales établies par les pays (CND) et mieux les intégrer dans les plans de développement », a-t-elle ajouté.
Rôle clé dans la lutte contre la perte de biodiversité
Regorgeant d’espèces différentes, les zones humides sont également un allié essentiel dans la lutte contre la perte de biodiversité.
Les zones humides saines sont essentielles pour l’atténuation des effets du changement climatique, l’adaptation à celui-ci, la biodiversité, la santé humaine et la prospérité.
Plus de 140.000 espèces, dont 55% de tous les poissons, dépendent des habitats d’eau douce pour leur survie. Les espèces d’eau douce sont importantes pour les écosystèmes locaux, constituent des sources de nourriture et de revenus pour les humains et jouent un rôle clé dans la lutte contre les inondations et l’érosion.
Malgré cette contribution importante, les espèces des zones humides disparaissent plus rapidement que les espèces terrestres ou marines, près d’un tiers de la biodiversité des eaux douces étant menacée d’extinction.
Selon le PNUE, la bonne nouvelle est que la protection, la gestion durable et la restauration des zones humides sont efficaces et que les dommages peuvent être inversés.
Un projet dans la Baltique, par exemple, vise à améliorer la qualité de l’eau dans les lagunes polluées par le ruissellement des engrais en utilisant des zones humides flottantes, riches en végétation, pour éliminer les nutriments tels que l’azote et le phosphore.
En 2015, dans le cadre des Objectifs de développement durable, tous les pays se sont engagés à protéger et restaurer les zones humides d’ici 2030.
UN
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