On estime que la population mondiale atteindra près de 10 milliards d’habitants d’ici 2050. Un nouveau rapport phare montre que le système alimentaire mondial doit subir des changements urgents afin de garantir à tous une alimentation suffisante sans détruire la planète.
Le rapport Créer un avenir alimentaire durable, (Creating a Sustainable Food Future, en anglais) présenté dans sa version complète le 17 juillet par le World Ressource Institute, estime que pour relever le défi de nourrir 10 milliards de personnes en 2050, sans détruire la planète, il faudrait être capable de :
- produire 56 % d’aliments en plus, par rapport à 2010
- en évitant d’utiliser 600 millions d’hectares de terres agricoles supplémentaires,
- et en réduisant de 11 gigatonnes les émissions de gaz à effet de serre pour respecter l’Accord de Paris.
Ce rapport de 550 pages, réalisé par le WRI, en partenariat avec la Banque mondiale, le PNUE et le PNUD, le Cirad et l’Inra, propose des solutions pour nourrir la planète en 2050 sans la détruire. Ces solutions ont pu être élaborées grâce à la plateforme GlobAgri, conçue par le Cirad et l’Inra et utilisée lors de la prospective Agrimonde-Terra. Pour parvenir à relever ce défi, le rapport propose un « menu » en 5 solutions :
- Réduire la croissance de la demande alimentaire , en réduisant les pertes et les gaspillages, en adoptant des régimes alimentaires plus sains ;
- Accroître la production alimentaire sans élargir la superficie des terres agricoles en augmentant la productivité en agriculture et élevage ;
- Protéger et restaurer les écosystèmes naturels en réduisant la déforestation, en restaurant les tourbières et en liant les gains de rendement à la conservation des écosystèmes ;
- Augmenter les ressources halieutiques en améliorant les systèmes d’aquaculture et en gérant mieux la pêche ;
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de la production agricole grâce aux technologies et à des méthodes agricoles innovantes.
Le rapport Créer un avenir alimentaire durable identifie également une série de cadres politiques, d’innovations et de mesures incitatives permettant de déployer ces solutions à grande échelle.
Un grand nombre des conclusions du rapport utilisent le nouveau modèle GlobAgri-WRR, qui mesure comment chaque « élément de menu » peut contribuer à accroître la disponibilité des aliments, tout en évitant la déforestation et en réduisant les émissions de GES. « GlobAgri est une plateforme quantitative, élaborée par le Cirad et l’Inra, utilisée pour la prospective Agrimonde-Terra. Cette plateforme a été mobilisée pour produire ce World Resources Report », précise Patrice Dumas, modélisateur au Cirad, à l’origine de GlobAgri. Durant la prospective Agrimonde-Terra, le modèle GlobAgri a permis simuler les changements des usages des terres et les disponibilités alimentaires pour quatorze régions du monde.
« À tous les niveaux, le système alimentaire doit être lié aux stratégies climatiques, à la protection des écosystèmes et à la prospérité économique » , souligne Andrew Steer, PDG du World Resources Institute.
Laura Tuck, vice-présidente pour le développement durable à la Banque mondiale, a précisé lors du lancement du rapport : « les financements publics devront si nécessaire être repensés pour soutenir une utilisation plus durable des ressources naturelles et mieux aligner la production alimentaire sur les objectifs de développement durable ».
NOTES À L’ATTENTION DES JOURNALISTES
À propos du World Resources Institute
Le WRI est une organisation de recherche mondiale qui couvre plus de 60 pays et possède des bureaux au Brésil, en Chine, en Europe, en Éthiopie, en Inde, en Indonésie, au Mexique, aux États-Unis et ailleurs. Nos 800 experts et collaborateurs travaillent en étroite collaboration avec les dirigeants afin de concrétiser les grandes idées, au carrefour de l’environnement, des opportunités économiques et du bien-être humain.
À propos du programme des Nations Unies pour l’environnement
Le PNUE est la principale voix mondiale en matière d’environnement. L’organisation assure le leadership et encourage les partenariats dans la protection de l’environnement en encourageant, en informant et en permettant aux nations et aux peuples d’améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures. Le PNUE travaille en collaboration avec les gouvernements, le secteur privé, la société civile et avec d’autres entités des Nations Unies et organisations internationales du monde entier.
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